Le chauffeur routier a de lourdes responsabilités. Et sa sécurité, tout comme celle des autres usagers, n’est plus à la merci de cadences de travail infernales comme par le passé. Depuis l’année 2000, plusieurs décrets ont instauré des limites strictes en matière d’amplitude horaire pour protéger la santé des conducteurs et garantir une meilleure sécurité routière.
Alors, quelles sont ces limites en 2025, et dans quelles conditions peuvent-elles être adaptées ?
Qu’est-ce que l’amplitude pour un chauffeur routier ?
L’amplitude désigne la durée totale entre le début et la fin de la période de service d’un chauffeur routier, pauses incluses. Cela diffère du temps de travail, qui se limite aux heures effectivement consacrées à la conduite ou aux tâches professionnelles.
L’amplitude inclut en effet les périodes d’attente, les temps de repos et toute autre interruption dans la journée.
Cette nuance est fondamentale : une journée peut s’avérer longue, même si les conducteurs ne passent qu’une partie de ce temps au volant. Or, la fatigue ne dépend pas uniquement des heures de conduite, mais aussi de la durée totale de la journée.
Pour s’y retrouver entre temps de pause, moments d’attente et conduite, le chauffeur enregistre directement sur son véhicule, équipé d’un chronotachygraphe, toutes les informations sur sa carte conducteur. Depuis le 31 décembre 2024, il doit conserver ces informations 56 jours, contre 28 jours auparavant.
Cette organisation du temps de service répond à un cadre strictement réglementé pour préserver la santé des conducteurs et assurer la sécurité sur les routes.
Amplitude standard pour un chauffeur routier
Dans le transport routier de marchandises, l’amplitude standard du personnel roulant est limitée à 12 heures par jour en règle générale.
Cette durée inclut tout le temps passé entre le début et la fin de la journée de service, y compris les périodes d’attente et les pauses.
Une exception s’applique au travail de nuit. Entre minuit et 5 heures du matin, l’amplitude ne doit pas dépasser 10 heures pour limiter les effets de la fatigue nocturne.
Temps de conduite journalière et de repos obligatoires
En plus de l’amplitude, le temps de conduite journalière est, lui aussi, limité. Les conducteurs ne doivent pas dépasser 9 heures par jour.
Il est cependant possible d’aller jusqu’à 10 heures, deux fois par semaine.
Pour le temps de repos quotidien, un chauffeur doit avoir la possibilité de prendre 11 heures d’affilée pour souffler avant une nouvelle journée de travail. Toutefois, 3 fois par semaine, l’entreprise de transport peut limiter ce temps de repos à 9 heures.
Une autre contrainte est la restriction de 4h30 de conduite continue. Un chauffeur doit prendre une pause de minimum 45 minutes, passé ces heures de travail.
Cette pause peut être fractionnée en deux périodes, avec un premier arrêt d’au moins 15 minutes suivi d’un second de 30 minutes.
Temps de travail et temps de pause hebdomadaire
En matière de temps hebdomadaire, un chauffeur routier peut travailler jusqu’à 56 heures sur une semaine isolée. Mais la moyenne sur une période de trois mois doit être ramenée à 48 heures.
Pour garantir le bien-être des conducteurs, la réglementation impose également des périodes de repos obligatoires.
Chaque chauffeur doit prendre un repos continu de 45 heures. Cette durée peut être réduite à 24 heures une fois sur deux semaines consécutives.
Si ce cadre peut parfois sembler exigeant, il est indispensable pour allier performance et sécurité. Mais il comporte certaines exceptions.
Amplitude chauffeur routier : quelles exceptions ?
Dans certains cas spécifiques, l’amplitude peut dépasser la limite standard de 12 heures.
Amplitude entre 12 et 13 heures
Lorsque l’amplitude d’un chauffeur routier atteint 12 à 13 heures, le temps de pause doit aussi être plus long. Les interruptions doivent alors totaliser au moins 2h30 continues. Sinon, il faut les répartir en deux pauses d’1h30 chacune.
Amplitude supérieure à 13 heures
Pour des amplitudes dépassant 13 heures, les exigences en matière de pauses sont encore plus strictes. Les conducteurs doivent observer une interruption d’au moins 3 heures continues, ou bien deux pauses de 2 heures chacune.
Double équipage : une amplitude pouvant aller jusqu’à 18 heures
Dans le cadre d’un double équipage, où deux chauffeurs se relaient sur un même véhicule, l’amplitude peut atteindre 18 heures. Ce mode de fonctionnement est souvent utilisé pour les trajets longs nécessitant un transport rapide, comme dans le cas de marchandises sensibles.
En tant qu’entreprise de transport, il est très important d’optimiser la journée des conducteurs, mais aussi leur semaine. Respecter leur équilibre fait aussi partie de notre responsabilité. Un chauffeur reposé, c’est un professionnel épanoui.
