Le transport est un maillon essentiel de l’économie, mais aussi l’un des secteurs les plus polluants. Et avec l’augmentation du volume des échanges et la pression croissante des réglementations environnementales, la question n’est plus de savoir si le transport de marchandises doit devenir plus écologique, mais comment y parvenir.
Alors, quelles solutions adopter concrètement ? Quels leviers activer pour un transport durable ? Voici 10 gestes efficaces pour réduire l’impact environnemental de la logistique et améliorer la performance du transport de marchandises.
L’impact environnemental du transport de marchandises
Le transport de marchandises est un important contributeur à la pollution atmosphérique, notamment via le transport routier, qui génère 94,7 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur.
Les poids lourds représentent environ 20 % des émissions du transport et libèrent d’importants polluants : 49 % des oxydes d’azote (NOx), 13 % des particules fines (PM2.5) et 75 % du cuivre émis par les transports.
Des progrès ont été réalisés grâce à des véhicules plus performants. Et la baisse est notable : une diminution de 24 % des émissions de CO2 par tonne transportée entre 2001 et 2017.
Pourtant, les émissions globales du transport de marchandises continuent d’augmenter (+6 % depuis 2015), alors que celles du secteur du transport en général diminuent.
Face à cette réalité, la logistique verte devient une nécessité.

Plusieurs leviers existent pour réduire l’empreinte carbone du transport et favoriser des alternatives à faibles émissions.
Quelles sont les solutions pour un transport routier plus écologique ?
Dans une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), de plus en plus d’acteurs du transport cherchent à réduire leur empreinte environnementale tout en maintenant leur compétitivité. Loin d’être une contrainte, la transition vers un transport de marchandises plus écologique est une opportunité : réduction des coûts, conformité aux nouvelles réglementations et amélioration de l’image de marque.
Voici 10 gestes concrets pour un transport routier plus écologique.
1. Optimiser le remplissage des camions pour limiter les trajets inutiles
Un camion qui roule à moitié vide représente un gaspillage de carburant et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
Pourtant, il est possible d’optimiser le taux de remplissage en mutualisant les envois, en regroupant les expéditions sur des trajets similaires et en utilisant le cross-docking. Cette approche réduit le nombre de camions sur la route et améliore l’efficacité logistique.
2. Réduire les trajets à vide grâce à une meilleure planification
Les retours à vide sont une source majeure de gaspillage énergétique. Un camion qui revient sans marchandise après une livraison consomme du carburant sans générer de valeur ajoutée.
Grâce aux outils numériques de gestion de flotte et de traçabilité, il devient plus simple d’attribuer des chargements de retour et ainsi rentabiliser chaque trajet tout en réduisant l’empreinte carbone du transport.
3. Privilégier les modes de transport à faibles émissions
Le transport routier n’est pas la seule option. Lorsque cela est possible, il est préférable d’opter pour des solutions moins polluantes, comme le ferroviaire ou le fluvial, qui génèrent jusqu’à 4 à 5 fois moins d’émissions de CO2.
Bien que ces alternatives ne soient pas adaptées à toutes les marchandises ni à toutes les destinations, elles offrent une réduction significative de l’impact environnemental.
Pensez au transport combiné quand c’est possible.
4. Renouveler la flotte avec des véhicules plus propres
Les camions thermiques restent dominants, mais des alternatives de transport plus vert se développent :
- Camions électriques pour les tournées courtes et urbaines.
- Véhicules au biogaz pour une transition vers des carburants renouvelables.
- Camions à hydrogène pour les longues distances, avec des émissions quasi nulles.

Investir dans ces nouvelles motorisations permet de rendre le transport de marchandises plus écologique et d’anticiper les réglementations environnementales de plus en plus strictes.
5. Former les conducteurs à l’éco-conduite pour une consommation maîtrisée
Une conduite souple et anticipative permet d’économiser entre 10 et 15 % de carburant.
L’éco-conduite repose sur des gestes simples.
Des formations régulières et l’utilisation de systèmes d’aide à la conduite permettent d’ancrer ces bonnes pratiques et de diminuer les coûts d’exploitation.
6. Optimiser les itinéraires pour réduire la consommation de carburant
Les logiciels de gestion de flotte et les GPS intelligents permettent d’optimiser les itinéraires.
En évitant les embouteillages, les trajets inutiles et en sélectionnant les routes les plus efficaces, ils réduisent les kilomètres parcourus et donc la consommation de carburant.
7. Mutualiser les flux et favoriser les circuits courts
La mutualisation logistique consiste à regrouper les marchandises de plusieurs entreprises partageant des trajets communs.
Le but est de restreindre le nombre de camions en circulation et d’optimiser le taux de remplissage des véhicules.
Par ailleurs, favoriser les circuits courts en travaillant avec des fournisseurs et des clients locaux réduit les distances de transport et donc l’impact environnemental du fret.
8. Réduire et optimiser l’emballage des marchandises
Un emballage plus léger et compact permet de :
- Limiter la quantité de matériaux utilisés.
- Augmenter la quantité de marchandises par véhicule.
- Modérer la consommation de carburant liée au poids transporté.
L’usage de matériaux recyclables et réutilisables est également un levier efficace pour une logistique plus responsable.
9. Adopter un dernier kilomètre écoresponsable
Le dernier kilomètre représente jusqu’à 30 % des émissions de CO2 du transport en raison de la multiplication des arrêts et de la congestion urbaine. Pour limiter son impact, plusieurs solutions existent :
- Vélos-cargo et véhicules électriques pour les livraisons en ville.
- Optimisation des points de retrait (lockers, points relais) pour éviter les livraisons individuelles.
- Regroupement des livraisons pour diminuer le nombre de trajets.
Avec l’essor du e-commerce et des livraisons rapides, ces alternatives deviennent essentielles pour limiter l’empreinte carbone de la logistique urbaine.
10. Entretenir régulièrement les véhicules pour réduire la consommation
Un moteur mal entretenu, des pneus sous-gonflés ou des freins en mauvais état augmentent la consommation de carburant et les émissions de CO2.
Un entretien préventif régulier (vidange, pression des pneus, contrôle des systèmes antipollution) permet d’économiser jusqu’à 10 % de carburant et d’améliorer la durabilité des véhicules.
Adopter ces bonnes pratiques permet de rendre le transport de marchandises plus écologique mais aussi de faire des économies. En combinant innovation, optimisation logistique et engagement, les entreprises peuvent réduire les émissions de gaz et s’inscrire dans une démarche responsable, essentielle pour l’avenir du secteur.